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Abrégé de l'exégèse d'ibn kathir (2 volumes)
Abrégé de l'exégèse d'ibn kathir (2 volumes)
Cheikh Yûsuf Al-Qaradâwî
Les ouvrages disponibles su Cheikh

Enfance

Cheikh Yûsuf Abd-Allah Al-Qaradâwî naquit dans une famille de paysans attachés à l'islam en 1926 à Saft Et-Turâb, Province de Gharbiyyah, Egypte. Il est Orphelin à l'âge de deux ans après la mort de son père. Son oncle l'éleva et prit grand soin de lui. Il l'envoya dans son enfance à l'école coranique du village où il finit la mémorisation du Coran l'âge de 10 ans. Son oncle célébra cet événement et à partir de cette date, on lui donna le titre de Cheikh dans sa famille.

Lorsque Cheikh Yûsuf finit le cycle primaire, son oncle jugea utile de lui apprendre un métier artisanal afin que le jeune Yûsuf ait une profession et une source de revenu. Mais le jeune Cheikh était animé par d'autres espoirs. Il voulait à tout prix poursuivre son éducation et étudier les sciences islamiques. Il réussit à convaincre son oncle. Une fois de plus l'oncle au cœur généreux apporta tout son soutien à son neveu.

Études et activités islamiques

Cheikh Yûsuf étudia alors à l'institut religieux d'Al-Azhar à la ville de Tantâ. Ce fut un pas dans son éducation à Al-Azhar. Neuf ans plus tard, il obtint son diplôme secondaire et partit au Caire pour continuer ses études à Al-Azhar, dans la Faculté des Fondements de la Religion (Usûl Ad-Dîn). En 1953, premier au classement, il obtint son diplôme de l'Université.

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Entre 1953 et 1960, Cheikh Yûsuf poursuivit ses études à Al-Azhar. En 1957, à la Faculté de La Langue Arabe, il fut premier au classement sur une promotion de 500 étudiants dans « la spécialisation pour enseigner ».

En parallèle avec ses études de langue arabe, il suivit le cursus du département du Coran et des sciences de la Sunnah, de la faculté des Fondements de la Religion (Usûl Ad-Dîn). Il fut le seul étudiant reçu à l'examen préliminaire et obtint son diplôme en 1960.

En 1960, il commença la préparation de sa thèse. Cependant, les répressions menées par Gamâl Abd An-Nâser contre les frères musulmans empêchèrent Cheikh Yûsuf de continuer. En 1973, il termina avec excellence sa thèse, intitulée «  l'aumône légale et son rôle dans la solution de problèmes sociaux. »

Cheikh Al-Qaradâwî joignit le mouvement islamique des frères musulmans alors qu'il était au cycle secondaire de l'institut religieux d'Al-Azhar dans la ville de Tanta.

Il était un admirateur de Cheikh Hasan Al-Bannâ. Bien qu'ils eurent pas souvent l'occasion de se rencontrer, l'Imâm Al-Bannâ eut une grande influence sur le jeune Cheikh Yûsuf. D'autres savants contemporains marquèrent Cheikh Yûsuf comme Cheikh Muhammad Al-Ghazâli, Cheikh Al-Bahiyy Al-Kholy, Cheikh Muhammad cAbd Allah Daraz, Cheikh Mahmud Shaltût et Cheikh cAbd Al-Halîm Mahmûd.

Cheikh Al-Qaradâwî apprécia beaucoup les ouvrages de l'Imâm Ibn Taymiyah, l'Imâm Ibn Al-Qayyim et Cheikh Muhammad Rashîd Ridâ.

Au début des années 50, Cheikh Al-Qaradâwi fut responsable des activités du mouvement islamique à Al-Azhar. Il fut un membre du comité des volontaires d'Al-Azhar luttant contre l'occupation britannique du Canal de Suez. A la fin de la lutte armée dans la zone du Canal de Suez en 1952, Cheikh Al-Qaradâwî forma une délégation composée d'étudiants d'Al-Azhar. La délégation rencontra des Cheikhs occupant des postes clés dans la hiérarchie d'Al-Azhar afin d'apporter des améliorations aux programmes d'études d'Al-Azhar. Cette démarche fut appréciée par Cheikh Muhammad Al-Khidr Husayn, Grand Imâm d'Al-Azhar à l'époque.

A cause de son affiliation aux Frères Musulmans, il fut détenu dans les prisons égyptiennes, en 1949, entre 1954 et 1956 et une brève période de 1962.

Cheikh Al-Qaradâwi commença la prédication dans des mosquées du Caire en 1956. En 1959, il fut interdit de prédication et fut transféré au département islamique de la culture à Al-Azhar. En 1962, l'Azhar le détacha au Qatar pour occuper le poste de président de l'Institut secondaire des études religieuses.

En 1977, il dirigea la fondation de la Faculté de la Shari'ah Islamique à l'université de Qatar dont il devint le doyen. La même année, il fonda le Centre des Recherches de la Sirah et de la Sunnah.

Efforts dans la dacwah

Il fut le premier à appeler à la fondation de l'Association Internationale du Secours Islamique, pour aider des musulmans confrontés à la pauvreté et à la maladie dans les quatre coins du monde.

Depuis sa jeunesse, il s'impliqua activement dans l'appel à Dieu et notamment dans le mouvement islamique malgré les obstacles et les peines qu'il dut affronter avant et après la révolution égyptienne. Sa générosité dans l'appel à Dieu s'est appuyée sur ses multiples talents. C'est un prédicateur qui sait convaincre par des arguments probants et des réflexions mures. Il s'adresse à la raison et en même temps, il fait vibrer les cœurs. Sa plume et son style personnel font de chacun de ses ouvrages une contribution intéressante aux écrits islamiques. Il s'est illustré parmi les spécialistes de jurisprudence de notre ère par ses positions équilibrées. C'est ainsi que ses fatâwâ [pluriel de fatwah] se sont répandues dans tout le monde musulman. Ajoutons à ces qualités, son talent de poète islamique. Un certain nombre de ses poèmes figurent de le recueil intitulé : Nafahât wa Lafahât.

Oeuvres et pensée

On lui compte aujourd'hui plus de quatre-vingt ouvrages. Les écrits de Cheikh Yûsûf sont appréciés dans tout le monde musulman si bien que certains ont été édités une dizaine de fois et de nombreux ont été traduits dans plusieurs langues étrangères (surtout l'anglais). Ceux qui ont écrit ou parlé de lui l'ont décrit comme étant un savant et penseur musulman rare, alliant avec rigueur la loi islamique et les questions inhérentes à nos sociétés modernes. De ses écrits se dégagent la précision du spécialiste du jurisprudence, le style attrayant de l'écrivain doué, la réflexion mure d'un savant du réveil islamique et la ferveur du prédicateur. Il a réussi à donner une réponse aux questions modernes dans le respect des bases solides et invariantes de Islam.

Son livre Fiqh Az-Zakâh est l'un des ouvrages les plus approfondis traitant l'aumône légale. Cheikh Abû Al-Aclâ Al-Mawdûdî commenta l'ouvrage de Cheikh Yûsuf en disant : « c'est l'ouvrage du siècle en matière de jurisprudence islamique ». Depuis 1980 et jusqu'à nos jours, Cheikh Al-Qaradâwî eut un rôle actif pour guider la jeunesse musulmane. Ses points de vue équilibrés et rigoureux firent de lui l'un des savants contemporains les plus connus et les plus appréciés dans tout le monde musulman.

Citons quelques-uns de ses ouvrages :

  • Al-Khasâ'is al-cÂmmah lil-Islam, Caractéristiques générales de l'Islam, 1977

  • Al-Halâl wal-Harâm, Le licite et l'illicite

  • Fiqh Az-Zakâh, La jurisprudence de l'aumône légale, 1969

  • As-Sahwah al-islâmiyyah bayna al-djuhûd wa At-Tatarruf, L'Eveil Islamique entre le rejet et l'extrémisme, 1984.

  • Kayfa natacâmal maca Al-Qur'ân, Comment aborder le Coran.

Son approche du concept de licite et d'illicite

 

Dans la préface de 1960 de la première édition de son célèbre ouvrage le licite et l'illicite, Cheikh Al-Qaradâwî expose la méthodologie qu'il a adoptée dans cet ouvrage. De façon plus générale, elle est le reflet de son approche personnelle. (*)

« Un tel ouvrage exige de son auteur de se prononcer au sujet de questions qui n'ont pas fait l'unanimité des savants parmi nos prédécesseurs et qui ont embarrassé les savants contemporains. Aussi pour pencher vers une opinion plutôt qu'une autre en parlant de licite ou d'illicite, il convient d'être patient et de prendre le temps de faire des recherches approfondies où l'auteur n'a d'espoir que de satisfaire Dieu et d'atteindre, grâce à Lui, la vérité.

J'ai constaté aussi que la plupart des écrivains et chercheurs qui parlent d'Islam dans notre ère appartiennent à l'une des deux catégories suivantes : 

 

  1. Un groupe ébloui et aveuglé par les éclats de la civilisation occidentale. Impressionnés par leur grande idole, ils l'ont vénéré, en lui présentant de nombreux sacrifices et en se dressant humblement devant elle, avec des yeux baissés. Ils acceptent tous les us et les coutumes de l'Occident ainsi que ses principes, qui à leurs yeux sont indiscutables et au-dessus du moindre doute. Lorsqu'un aspect de l'islam est en accord avec ces principes et coutumes occidentales, les voilà comblés de joie, et dans le contraire, ils emploient leurs efforts pour trouver un compromis, rapprocher la vision islamique de la vision occidentale, ils se sentent obligés même de s'excuser pour ces divergences ou de déformer les enseignements islamiques comme si l'Islam n'avait d'autre choix que d'accepter la vision et les principes occidentaux… Telle a été leur approche en parlant de choses que l'Islam a rendu illicites telles que : les statues, la loterie, l'usure, les têtes à têtes entre un homme et une femme non-mahram, se parer d'or ou de soie pour un homme, etc. Ils froncent les sourcils devant des choses que l'islam a rendu licites telles que le divorce et la polygamie comme si, pour eux, ce qui est légal en occident doit être licite en islam et ce qui est illégal en occident devrait être illicite en islam. Ils oublient que l'Islam c'est La Parole de Dieu et que La Parole de Dieu est toujours la plus élevée. Ainsi l'islam est à suivre, il n'est pas tenu de suivre, il domine et s'élève au-dessus de tout et il n'est pas à être subordonné. Car comment penser que Dieu doit suivre ses serviteurs, ou que Le Créateur doit être subordonné aux passions de ses créatures ? « 23 :71. Si la vérité était conforme à leurs passions, les cieux et la terre et ceux qui s'y trouvent seraient[…]. » et « 10 :35. Dis : ‹Est-ce qu'il y a parmi vos associés un qui guide vers la vérité ?› Dis : ‹C'est Allah qui guide vers la vérité. Celui qui guide vers la vérité est-il plus digne d'être suivi, ou bien celui qui ne se dirige qu'autant qu'il est lui-même dirigé ? Qu'avez-vous donc ? Comment jugez-vous ainsi ?› ».

  2. Quant aux membres de la 2ème catégorie, ils sont figés dans leurs opinions au sujet du licite et de l'illicite. Ils suivent une opinion qu'ils ont trouvée dans un ouvrage, en pensant qu'il incarne l'islam. Ils ne s'écartent pas d'un pouce de leurs opinions. Aussi ils ne mettent pas à l'épreuve les arguments et les opinions qu'ils avancent et ne les confrontent pas aux arguments des autres pour atteindre la vérité, après comparaison et analyses critiques. S'il l'un d'eux est interrogé sur la musique, le chant, le jeu d'échec, l'éducation des femmes, le fait que les femmes ne couvrent pas leur visage et leurs mains, ou autres questions similaires, « c'est illicite ! » s'empresseraient-ils de répondre. Leur comportement s'écarte de celui de nos pieux prédécesseurs ; ces derniers ne déclaraient illicite que ce dont l'interdiction est certaine. Pour les questions où une opinion tranchée n'existe pas, ils disaient plutôt : « Nous le désapprouvons », « nous n'aimons pas telle chose », ou des expressions dans le même esprit.

 

J'ai fait de mon mieux pour ne pas être dans l'une ou l'autre catégorie. Je ne peux compromettre ma religion en vénérant l'occident, après avoir accepté Allah comme Seigneur, l'Islam comme religion et le prophète Muhammad comme messager de Dieu. En même temps, je ne peux suivre une des écoles de jurisprudence dans toutes ses opinions, à savoir celles qui s'approchent de la vérité et celles contredites par des arguments plus forts, en suspendant toute activité de réflexion propre, car comme le disait si bien Ibn Al-Jawzi « Celui qui imite aveuglément n'a point confiance en celui qu'il imite. L'imitation exclut la réflexion, alors que le cerveau est crée pour raisonner et réfléchir. Il est stupide qu'une personne munie d'une bougie pour lui éclairer la voie, l'éteigne et marche dans les ténèbres. » ( Talbîs Iblis p.81)

C'est pourquoi je ne suis pas resté prisonnier d'une des écoles de jurisprudence prévalantes en islam, car la vérité n'est pas détenue dans son intégralité par l'une d'elles. D'ailleurs, les Imâms fondateurs de ces écoles de jurisprudence n'ont pas prétendu être au-dessus de la moindre erreur, ils ont fait de leur mieux pour atteindre la vérité. S'ils ne l'atteignent pas ils auront une rétribution, s'ils l'atteignent, la rétribution sera double.

L'Imâm Mâlik a dit « Dans les paroles de chacun, il y a des choses à prendre et d'autres à laisser, sauf le prophète paix et bénédiction de Dieu sur lui ». l'Imâm Ash-Shaficî a dit : « Mon opinion est juste mais elle est sujette à l'erreur ; l'opinion de mes opposants est fausse mais susceptible d'être juste. »

Il n'est pas digne d'un savant musulman capable de comparer et de choisir de s'attacher exclusivement à une école de jurisprudence et une seule, ou à un seul jurisconsulte. Il convient qu'il s'attache à la preuve et l'argument. Est à suivre ce qui est appuyé par des preuves solides et des arguments probants. A contrario, est à rejeter ce qui est établi sur des arguments faibles et des preuves incorrectes. L'Imâm cAlî l'avait dit : « La vérité ne se mesure pas [à la renommée] de celui qui la véhicule. Apprends la vérité tu reconnaîtras alors ceux qui s'y attachent. »

Implications internationales

Cheikh Yûsuf Al-Qaradâwî est membre des organisations islamiques internationales suivantes : Centre de Jurisprudence de la Ligue Islamique à la Mecque, Centre royal de la civilisation islamique en Jordanie, Centre des Etudes Islamiques d'Oxford, Assemblée des hauts responsables de l'Université Islamique Internationale d' « Islam Abâd », Organisation de la dacwah islamique au Soudan. Il est également le Président du Haut Conseil Européen de la Fatwah.

Cheikh Al-Qaradâwî rendit visite à de nombreux pays musulmans en Afrique et en Asie et participa à des conférences sur l'islam en Europe et notamment en France.

Il reçut un prix de la Banque islamique pour le développement de l'économie islamique en 1990, ainsi que le célèbre prix du Roi Faysal pour les Etudes Islamiques (photo ci-dessous) en 1992 et en 1996 un prix de l'Université Islamique en Malaysie pour son activité islamique remarquable.

Les lecteurs et lectrices arabophones et/ou anglophones trouveront sur le site http://www.qaradawi.net/ une mine d'or. Que Dieu bénisse les efforts de Cheikh Yûsuf Al-Qaradâwi et qu'Il guide ses pas et qu'Il pardonne à quelques voix qui s'élèvent pour l'attaquer de façon jalouse, stérile et souvent sans science. Un proverbe arabe dit « les arbres fruitiers sont souvent lapidés ». A ces jets de pierres, Cheikh Al-Qaradâwî répond généreusement avec ses écrits féconds et son appel à Dieu. Que Dieu le récompense pour ce qu'Il a fait et continue à faire pour servir l'Islam.

traduit par Ahmad G.  islamophile.org

 

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