Nous (aussi) sommes la Nation - Pourquoi il faut lutter contre l'islamophobie, de Marwan MUHAMMAD

Directeur du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), créé en 2003, Marwan Muhammad livre ici son analyse de l’évolution récente de la société française. Il fait part également de ses inquiétudes comme de ses espoirs.

Le simple fait de prononcer le mot « islamophobie » provoque chez certains responsables politiques et médiatiques français des crises d’urticaire. Comme s’ils n’avaient pas constaté que les musulmans étaient la cible d’attaques de plus en plus violentes. Comme si le simple fait de dénoncer les injustices et le racisme qui frappent des millions de Français vous rendait complice des pires terroristes.

Marwan Muhammad entend sortir de ce piège, de ces chantages et de ces fantasmes. Revenant sur sa propre trajectoire de Français de confession musulmane et expliquant sans fioritures la mission que s’est fixée le CCIF, une mission à la fois modeste et ambitieuse, ce texte dégonfle utilement les « polémiques » souvent absurdes, mais toujours révélatrices, dont sont l’objet les musulmans, ainsi que les acteurs de la lutte contre le racisme et l’islamophobie.

Face aux nostalgiques qui érigent le passé en projet d’avenir, Marwan Muhammad propose de travailler à une société plus juste, plus optimiste, dans laquelle celles et ceux qui sont toujours mis au ban de la société sont sommés de rassurer les autres en répétant chaque jour : « Nous (aussi) sommes la Nation ! »
Une société où il ne viendrait plus à personne l’idée d’en douter.

À propos de l'auteur: Marwan MUHAMMAD

Marwan Muhammad, est statisticien et militant associatif. Il rejoint le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) en 2010, avant d'en devenir le directeur en 2016.

Table de Matière

Prologue
1. Pas tout à fait comme les autres
Alexandrie, Sétif, Paris : une rencontre improbable
Un enfant de la capitale
Un islam familial, vécu dans l’évidence et la simplicité
Entre l’école publique et l’enseignement privé catholique
Essais, erreurs, et réussites
À la découverte du monde de la finance
La fac, le rap et la foi
Dans la jungle de La Défense
Japon : dépaysement radical et prise de conscience
Vers l’engagement
2. Le combat du CCIF
Aux origines du CCIF : l’émergence du discours et des actes islamophobes
Premiers soutiens et développement
La partie immergée de l’iceberg islamophobe
Au-delà du droit, une approche systémique de l’islamophobie
Au sein des communautés musulmanes : islam et droits humains
Communiquer : la parole du CCIF face à l’opinion et aux médias
3. Déconstruire les idéologies islamophobe : mode d'emploi
« La religion, c’est l’opium du peuple »
« Les musulmans sont contre la liberté d’expression »
« Au nom de la liberté des femmes, il faut interdire le foulard »
« L’islamophobie n’est pas un racisme, c’est la critique de l’islam »
« La lutte contre l’islamophobie : une revendication identitaire et religieuse »
« La laïcité est en danger face aux musulmans »
« On ne peut pas être raciste puisqu’on est de gauche »
« Les musulmans sont des communautaristes »
« Les musulmans doivent s’assimiler. À Rome, fais comme les Romains. »
« Non à l’islamisation de la France »
« Les musulmans doivent arrêter de se victimiser »
« L’extrême droite n’est pas islamophobe mais patriote »
« La lutte contre l’islamophobie est l’avant-garde de l’islam politique »
4. L’État face à l'islamophobie : une ambivalence structurelle
Des mécanismes qui font système
Stratégies juridiques et contexte politique : opportunités et risques
Quand l’État passe (discrètement) en force
Nouveaux territoires de la discrimination
Le secteur privé : une réalité différenciée
Classe politique : la prime à l’islamophobie
L’antiterrorisme à l’épreuve du réel
Les failles du renseignement
L’État d’urgence en actes
Lutte contre la radicalisation : un marché en échec
5. Un islam, des musulmans
Emprise et déclin de l’islam consulaire
Chemins de la foi : un vécu pluriel et évolutif
Femmes musulmanes : féminins pluriels
Les musulmans et la politique : participation ou défection ?
« La France, elle m’aime ou je la quitte ».